13 juin 2013

La Gose, des Trois Mousquetaires, à Brossard

Hérauts des styles allemands souvent délaissés en contrée québécoise, Les Trois Mousquetaires font mouche avec leur plus récente offre en bouteille. Les troupes du Cardinal Richelieu avec leurs tuniques rouges comme la chaleur de l’été n’ont qu’à bien se tenir, car en matière de rafraîchissement, on lui trouve peu d’égales.


Style : Gossé c’est ça une Gose, dites-vous sur un ton un peu barbare? Dites-vous que ça ressemble à une mouture épicée de la plus commune Berliner Weisse. La même présence de blé très notable, un niveau d’acidité semblable, lactique et portant vers des notes citronnées, une effervescence vive… mais on y ajoute une généreuse dose de coriandre et… de sel. Bien qu’il semble (en tout cas, c’était mon cas la première fois que j’en ai entendu parler!) contre-intuitif que le sel ait sa place dans la bière, il semble se comporter comme le catalyseur qu’il est en cuisine, rehaussant toutes les saveurs environnantes et ajoutant une certaine rondeur à ces bières pourtant tout en minceur.

Disponibilité : En date de juin 2013, votre marchand favori devrait l’avoir sur ses tablettes.

Le coup d’œil : Une coiffe ivoire abondante réside sur un parquet d’or embrumé.

Le parfum : Le blé acidulé de la Gose se paie un voyage en zones méridionales où le panier de fruits exotiques n’est jamais bien loin. La brise saline de la mer murmure de douces vaguelettes en arrière-pensée. Une coriandre bien en selle complexifie l’ensemble de ses intonations tantôt lactées, tantôt bien vertes.

En bouche : Le salé et l’acidité dont les zones de sensibilité principales de la langue se trouvent toutes deux sur le côté dominent et se conjuguent à des bulles saillantes afin de donner l’impression de trancher la langue en deux. Malgré tout, la rondeur étonne chez cette bière bien sèche.

La finale : Les agrumes et notamment le citron rejaillissent dans les derniers moments, laissant un souvenir tropical et rafraîchissant.

Accords : Un simple rayon de soleil suffit amplement, mais s’il est accompagné d’un ceviche citronné et bourré de coriandre, vos papilles n’en pourront plus de toutes les réverbérations. Ce sera l’apothéose.

Pourquoi est-ce un grand cru? : La Gose est un de ces styles allemands on ne peut plus régionaux qui ont passé à un poil de l’extinction. La renaissance émane de la vague de microbrasseries créatives qui caractérise les dernières années. Même en 2013, nous n’avons que peu de références sur la planète brassicole. En Allemagne, la Ritterguts est la plus réputée, avec raison, mais elle demeure plutôt rare. Une des plus distribuées est celle de Bayerischer Bahnhof, délicate et citronnée. Celle des Trois Mousquetaires est plus pleine et surtout plus fruitée, voire même plus explosive.

Si vous avez aimé, essayez aussi : Berlin Alexanderplatz de Hopfenstark (Québec), Zusammenarbeit du Loup Rouge (Québec), Gose The Dynamite de Beaus (Ontario).

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