29 avr. 2011

Braise et Houblon: une première visite

Avis au lecteur : ce message abrite de nombreux sarcasmes qui pourraient être interprétés comme les préjugés d’un citadin fermé d’esprit. Détrompez-vous, l’auteur a été élevé en banlieue et n’aime rien autant que les grands espaces fraîchement asphaltés. Fin de l’avis au lecteur.

En plus de ses trésors architecturaux, ses centres d’achat futuristes et sa tenue de route exemplaire, le boulevard Curé-Labelle abrite maintenant une microbrasserie. Voilà un signe encourageant pour les microbrasseries du Québec. Plus besoin d’acheter une maison historique ayant appartenu à un ancien premier ministre, quand ce n’est pas Louis-Joseph Papineau, au cœur d’une ville sympathique et dynamique afin de se lancer en affaires dans l’industrie ! Un local en bordure d’un des quelques millions de centres d’achat du coin, quitte à avoir le plus grand Super C du monde comme voisin, convient tout à fait. Mieux, ça attire le monde, monde qui n’aurait peut-être jamais été confronté, dans leurs vies entières, à la triste réalité : il existe des gens assez capotés pour tenter de vivre de bière artisanale.

Tout ça pour dire que tout est possible et aussi un peu pour dire que nous avons visité la nouvelle microbrasserie lavalloise Braise et Houblon, premier broue-pub de Laval ; il était temps ! L’ambition des propriétaires est de fournir un quartier général aux amateurs de sports, de grillades et, qui l’eût cru, de bonne bière ! Un projet à l’américaine, quoi. Franchement, un tel projet manquait à Laval, une des plus grandes villes de la province et peut-être celle s’étant développée le plus selon l’approche américaine de l’étalement urbain. Effectivement, si développée soit la scène brassicole américaine, les banlieues de plusieurs grandes villes abritent souvent plus de brasseries de qualité que la ville elle-même. C’est le cas à Détroit, à San Diego, à Los Angeles, à New York, à Philadelphie et bien d’autres. Enfin, les lavallois n’auront plus besoin de franchir les ponts à la recherche d’un bon cru du fût.

À ce chapitre, Braise et Houblon présente un menu exceptionnel. En douze fûts, il offre un parcours étonnamment complet à travers plusieurs des bons produits de la province. Il n’existe qu’une poignée de bars québécois qui peuvent rivaliser avec le menu en termes de variété et de qualité de l’offre des bières offertes. Entre la rarissime Mea Magna Culpa des Brasseurs du Temps et l’indescriptible Boson de Higgs d’Hopfenstark, lors de notre visite, nous trouvions aussi quelques bières de soif fiables comme la Rosée d’Hibiscus de Dieu du Ciel ! En parallèle, seule la Faussbock est produite par la maison pour l’instant. Cette offrande est ainsi nommée en raison de la variante de l’utilisation de levure de fermentation haute qui transgresse la recette classique d’une Bock. Pour l’instant, cette bière jouant sur les saveurs caramélisées et de noix du malt Munich ainsi que de subtiles touches fruitées a paru perfectible, arborant une touche levurée virevoltant sur le caramel écossais beurré qui semblait déplacée. Au risque de passer pour un ennemi de la créativité, il aurait été intéressant de goûter une version « lager », plus en fraîcheur et en netteté. Néanmoins, il est ici question de goûts personnels et il serait déloyal de juger un nouvel établissement sur la base d’une seule bière. En attendant le prochain brassin ou une nouveauté, les fûts invités ont de quoi tenir Laval occupée.

Alors, attaquons maintenant quelques questions clés d’intérêt pour le lecteur.

- Est-ce que cet endroit vaut le détour pour les Montréalais ? Pas avant qu’ils aient quelques-unes de leurs propres bières aux pompes. Le menu de fûts invités serait le meilleur en ville dans presque toutes les cités du Québec, mais pas Montréal, comptant entre autres sur les excellents Brouhaha, Vices et Versa et St-Bock. Vous risquez aussi d’être dépaysés par les dizaines d’écrans géants affichant les derniers exploits sportifs d’athlètes qui ne sont probablement même pas des amateurs de bière artisanale !

- Est-ce que cet endroit vaut le détour pour les Lavallois et les gens de la Couronne Nord ? Absolument et immédiatement !

- Est-ce que cet endroit représente une bonne alternative à la Cage aux Sports pour quiconque se montre plus aventureux au niveau gustatif que Mononcle Léon? Et comment !

Telle une montée du NPD qui s’empare des sondages, les microbrasseries s’affairent maintenant à conquérir les macros dans leurs circonscriptions les plus sûres. Et c’est tant mieux. Allez Braise et Houblon !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis de St-Hubert je suis allé chez Braise & Houblon pour une rencontre amicale et laisser moi vous dires que le détour en vaut la chandelle, que se soit pour l'ambiance, la super bouffe et bien sûr la bière et même les prix, la Cage au sport peut aller se r'habiller !!!! Vive Braise & Houblon!

Charles Gagnon a dit…

L'article date de 2011. Savez-vous si le Brew-Pub existe encore? Il n'a pas d'existence Web en tout cas...