18 août 2010

Passion versus Snobisme

Nous connaissons tous des gens qui semblent se contenter d’exister alors qu’ils ont l’opportunité de vivre. De l’extérieur, leur vie semble équilibrée. De l’intérieur, il y manque un je-ne-sais-quoi.

Peut-on dire que leur vie est équilibrée alors qu’il y manque la passion, ne serait-ce qu’une seule passion? Peut-être, mais la passion n’en constitue pas moins un sport dangereux. Facile pour les passionnés de se croire au-dessus de la masse. Facile de se croire supérieurs puisque nous avons grimper telle montagne, goûter tel grand cru exclusif, lu l’intégral de Dostoïevski, fait un doctorat en biochimie... Cette liste pourrait s’éterniser, mais peu importe nos accomplissement spécialisés, il n’en demeure pas moins qu’ils ne sont qu’exploits que dans la mesure où peu de personnes les ont réalisés avant. Ultimement, ce qui nous rend si uniques demeure basé sur une comparaison avec les autres dont nous tentons de nous distinguer. N’est-ce pas là une ode à l’ouverture d’esprit?


Pour en revenir au domaine de la bière, comment concilier notre passion avec le manque de passion des autres? J’adore la Saison Dupont sur laquelle crache mononcle Molson. J’ai beau le trouver ridicule, il ne m’en trouvera pas moins ridicule pour oser cracher sur la Honda Civic montée qui le passionne tant.

Où est-ce que je veux en venir? Nulle part si ce n’est qu’il est bien irrationnel de tenter de hiérarchiser les passions et qu’ultimement, à moins d’être particulièrement asocial, il y a tout à gagner à tenter d’intéresser les gens à nos passions plutôt qu’à les en repousser en les traitant comme des ignorants. Ce n’est pas parce qu’un buveur de bière ignore ce que sont les brettanomyces aujourd’hui qu’il ne constituera pas un fidèle ambassadeur des microbrasseries demain. À long terme, l’ouverture d’esprit ne peut que renforcer une passion.

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